
Exposition collective à la Maison des arts Rosa Bonheur / Chevilly-Larue
du 12 juin au 7 juillet 2021. Vernissage le 12 juin à 17h
Avec : Alice Raymond, Barbara Portailler, Laurent Gongora et Nicolas Tourte.
Commissariat : Fabienne Leloup
Vaporeux, cotonneux, ouaté, molletonné, absorbant, aérien, doux, le champ lexical du coton pourrait être le même que celui du nuage rien donc d’étonnant à ce que Paraciel, œuvre de Nicolas Tourte soit installée dans la salle de la machine à vapeur au sein de l’exposition « Coton, dissonances artistiques ». Le nuage est par essence instable et insubstanciable, pourtant au XXIème siècle beaucoup d’artistes ont voulu le capturer, le mettre en boîte, reproduisant même ses conditions d’apparition. Face à ces œuvres où le nuage est sujet, force est de constater qu’il continue d’exercer la même fascination que chez les artistes de la Renaissance ou du XIXème siècle. La place du nuage dans l’histoire de l’art occidental est complexe car sa fonction varie selon les époques, c’est pourquoi nul ne saurait dire quelle est la fonction des nuages de Nicolas Tourte ; les interprétations sont libres. Dans Paraciel, des nuages en mouvement sont projetés sur un parapluie posé à même le sol, le tissu du parapluie sert d’écran et de toile. Un parapluie protège de la pluie, un paratonnerre du tonnerre, de quoi protège Paraciel ? Est-ce pour éviter que le ciel nous tombe sur la tête que
Nicolas Tourte a construit un Paraciel ? La chute du ciel, réfère à la cosmogonie celtique où la voûte céleste est soutenue par des colonnes – ainsi qu’aux mythologies nordiques notamment au Ragnarök germanique. Le nuage est plastique, il varie et n’est jamais le même, symbole de douceur cotonneux et ouaté, il peut aussi être inquiétant, suspect, angoissant, ses contours pouvant se dissoudre jusqu’à totale évaporation c’est-à-dire
disparition. N’est-ce pas alors notre finitude que Nicolas Tourte interroge par/avec ce Paraciel ?
Dimension eschatologique chez les Celtes, dimension spirituelle et sacrée pour les
hommes de la Renaissance, quelle dimension cette représentation revêt-elle pour nous aujourd’hui ? Dans une de ses installations, Homo Disparitus, il fallait lever la tête vers un oculus de la Renaissance pour voir apparaître, par un trou dans un plafond effondré, le ciel et ses nuages. Dans Paraciel, le parapluie est échoué au sol, il nous faut baisser la tête, à l’ère de l’anthropocène, la chute est-elle déjà là ? Peut-être mais Paraciel nous
protège, il y a de l’espoir, c’est là sa poésie.
Céline Berchiche
Céline Berchiche
Docteur en histoire de l’art
Une sculpture pour un parc à Chevilly Larue, une forme simple pour évoquer un enjeu actuel
Cette sculpture pour un parc à Chevilly Larue s’inscrit dans une dynamique de commandes publiques d’œuvres qui deviennent des marqueurs du paysage urbain tout en portant un message. Nicolas Tourte offre aux habitants et riverains une pièce qui à la fois s’inscrit comme point d’intérêt dans un parc pour être contemplée de loin et dont l’aspect se modifie selon le contexte météorologique.
Chevilly Larue est une des villes qui accorde une grande importance à l’Agenda 21 [1]. Dans le cadre de sa politique engagée en faveur du développement durable, avec notamment l’objectif n°8 de ce programme « Faire de l’espace public un lieu de vie, de rencontre, et de nature » et en s’appuyant sur la fiche action n°16 « Créer des zones artistiques dans les rues », la commune a proposé un appel à projet à destination des artistes intitulé « L’empreinte écologique de l’art ». Ils étaient invités à répondre à celui-ci en proposant une œuvre dont l’enjeu était d’inciter un changement de regard sur le changement climatique tout en utilisant des matériaux écologiques et durables. Nicolas Tourte, le lauréat, y trouve l’occasion de poursuivre son exploration artistique de la ville à la suite de la création de son installation in situ pour l’exposition « Métamorphoses du quotidien » à la Maison des arts plastiques Rosa Bonheur [2]. Il avait installé une sculpture-architecture qui prenait appui sur une fenêtre-hublot de l’espace d’exposition. Celle-ci créait à la fois un point de vue telle une jumelle sur l’extérieur et était support à une projection vidéo cyclique nous emmenant vers un univers cosmique.
Le cercle et les notions de cycle et d’infini caractérisent l’ensemble de sa pratique artistique. Nicolas Tourte voit dans la forme circulaire un symbole du temps et de la vie comme éternel recommencement. Sa sculpture Délice a pour origine son enquête du site proposé par la ville et une attention envers la circulation du regard du visiteur et promeneur. Elle est visible de loin et nous invite à descendre dans le parc et à continuer la balade.
L’artiste a choisi l’acier corten, un matériau entièrement recyclable à l’infini et durable dans le temps. Si son œuvre paraît forte et comme un signal, elle est en devenir. Située volontairement dans un bassin de rétention d’eau, elle n’est complète qu’une fois inondée. Un miroir d’eau accueillera ses reflets durant certaines périodes de l’année. Telle une roue, elle fait écho à l’éternel retour à la terre. Nous individus, nous ne faisons que passer. Délice évoque à la fois une boucle temporelle et le caractère éphémère de nos vies. Les flèches en creux suggèrent un futur proche et nous mettent en garde contre les effets des bouleversements climatiques. Celles-ci indiquent également des directions à suivre allant dans un sens infini. N’y-a-t-il pas là l’image d’un changement qui n’en finit pas et d’un processus naturel, un renouveau perpétuel ? Cette œuvre combine à la fois l’idée du jeu et celle d’une action qui ne s’arrête jamais. Elle contient des références multiples qui nécessitent qu’on s’y intéresse pour les découvrir.
Cette sculpture s’inscrit dans une dynamique de commandes publiques d’œuvres qui deviennent des marqueurs du paysage urbain tout en portant un message. Nicolas Tourte offre aux habitants et riverains une pièce qui à la fois s’inscrit comme point d’intérêt dans un parc pour être contemplée de loin et dont l’aspect se modifie selon le contexte météorologique. Elle met en évidence les variations du temps et ce que certaines conditions climatiques produisent sur notre environnement. Elle parle d’une problématique qui nous touche tout en nous laissant libres d’y voir d’autres histoires. Tel serait le rôle de l’art, nous convier à une expérience sensible et faire naître des réflexions. L’artiste a su tirer parti des contraintes de l’appel à projet pour faire naître cette forme qui poursuit ses recherches esthétiques et plastiques. Les habitants se sont déjà appropriés cette œuvre que l’on attend maintenant découvrir sous un autre jour.
Article de Pauline Lisowski pour TK21:
https://www.tk-21.com/Delice-de-Nicolas-Tourte
[1] Un programme local d’actions en faveur du développement durable.
[2] Exposition collective à la Maison de arts plastiques Rosa Bonheur avec les artistes
Nicolas Tourte \ Julie Legrand \ Laurence Nicola \ Marie Denis \ Hélène Muheim \ Eudes Menichetti \ Angèle Guerre \ Éloïse Van der Heyden \ Katia Bourdarel \ Laurent Debraux \ Laurent Pernot \ Laure Tixier \ Carolein Smit \ Amandine Gollé \ Lionel Sabatté \ Laurence Gossart \ Luc Doerflinger \ Yves Helbert \ Maylis Turtaut, Commissariat : Pauline Lisowski avec la collaboration de Fabienne Leloup. Collaboration artistique : Marie Denis, du 6 mars au 11 avril 2020 puis du 7 septembre au 3 octobre 2020.
Délice, 2020 / 500,00 €
Sculpture acier, découpe laser
Dimensions : ø 32 cm / 16 cm
Poids : 4kg / 7kg avec boite
Édition 10 ex. + 2 E.A.
Frais de livraison à partir de 21,00 €
Du 24 Sept. 2020 au 07 Nov. 2020
PAYSAGES
Une co-production Puzzle & Centre Jacques Brel
Du 24 septembre au 7 novembre 2020
L’Homme face à la Nature, entretient un lien ambigu entre volonté de contrôle, d’éloignement, mais aussi un besoin de ressourcement et de connexion. La Nature devient paysage par le regard que portent les historiens, les agriculteurs, les urbanistes, les artistes… Dans l’Art, la diversité des approches induit une variété de définitions. Qu’il soit réaliste ou imaginaire, le paysage est comme un territoire mental d’espérance, un appel à la contemplation et à la prise de recul sur notre rapport à l’environnement.
L’exposition propose un point de vue partant des maîtres de l’estampe de paysage, en passant par les plasticiens jusqu’aux artistes numériques.
Avec : Jérémie Bellot – Hicham Berrada – Thibault Brunet – François Génot
Hiroshige « Collection Georges Leskowicz » – Olivier Masmonteil – Collectif Onformative
Nicolas Tourte – Noël Varoqui – Kris Verdonck
Du mardi au samedi et dimanche 4 octobre – 14h à 18h
Salle blanche, salle noire, bulle du forum, caverne, espace Weisbuch
Visites découverte les matins sur RDV – 03 82 56 12 43
Entrée libre
Installation de Délice, œuvre dans l’espace public …
Délice 2020, Acier corten Dimensions : ø 200 cm / 100 cm
Installation promenade Maurice Chevalier / Chevilly Larue.
Installation vidéo
Structure bois et projections vidéo
Dimensions variables
Production : Station Mir / Interstice
Vue de l’exposition Medio Acqua en octobre 2018 à la base sous-marine de Bordeaux
Photo : duby64
Sculpture, bois et matériaux divers Dimensions variables
Vidéo 1080p
Production : Château d’Hardelot
Dispositif vidéo
Dimension : 135/100/15 cm
Chêne, écrans LED et matériaux divers
Coriolis Infinitus, l’œil du Tibre, 2019
Édition La Belle Époque [arts contemporains]
50 x 50 cm
Papier Fabriano Rosaspina 220g
44 exemplaires
100,00 €
Installation vidéo
Dimensions : 400 /180 /60 cm
Bois et acier, projection vidéo, son
Production : Station Mir / Interstice
Vue de l’exposition Au nord du futur en mai 2019 au 102 ter, Caen, lors du festival Interstice #14
Design sonore : Olivier Classe
Installation vidéo
Dimensions : 300 /200 /180 cm
Contre plaqué bouleau de Finlande et acier, projection vidéo
Production : Route des villes d’eaux du Massif Central / Vidéoformes avec le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et CGET massif central
Bois et matériaux divers, projection vidéo
Dimensions : 250 / 360 / 400 cm
Vue de l’exposition Métamorphose du quotidien, Maison de Arts Rosa Bonheur, Chevilly-Larue
Projet en cours
Nicolas Tourte est un bricoleur de rêve qui mélange sculpture et vidéo. Un travail protéiforme qui explore à sa manière le merveilleux du réel, le fantasme des forces naturelles. Rapport à la nature qui joue, à mon sens, de notre impossibilité à nous sentir en symbiose avec elle. Ici elle est clairement intouchable pour l’humain qui reste derrière la vitre de sa culture et qui la regarde avec distance. Par habitude l’homme contemple le réel et la nature, entre solitude et plénitude. C’est par le truchement technique et la ré-interprétation de ces sensations « naturelles » que Nicolas Tourte invente des structures sensibles; Jouant à la fois de la simplicité formelle et de la complexité aléatoire des forces physiques telles que les nuages, les ciels, la pluie, les rivières. Les flux hydrométriques se lient superbement aux flux vidéo tout en étant confinés dans des structures sobres et fermées. L’exposition PARADIGMA se construit autour de la pièce Au nord du futur (2019), qui joue de l’eau, du bois et de sons qui résonnent de la pièce elle-même.
David Ritzinger, 2019.
(Texte écrit pour l’exposition Paradigma en septembre 2019 à La Belle Époque [Arts contemporains])
Exposition « Plein vent »
Commissariat COAL
19 octobre 2019 – 13 septembre 2020
Halle aux Sucres _ Dunkerque
Avec : Bernard Moninot, David Bowen, Hugo Deverchère, Jad El Khoury, Laurie Anderson, Li Wei, Marie-Dominique Douret d’Hour, Nicolas Tourte, Paléo Energétique, Pauline Delwaulle et Sébastien Cabour, Ronan le Creurer, Stéphane Thidet, Yesenia Thibault Picazo et Anaïs Tondeur
Installation
Dimensions variables
Bois et dispositif sonore
Vue de Daily+/ Greater Taipei Biennial of Contemporary Arts, Taipei, Taiwan
Production : NTUA
La Belle Époque [Arts Contemporains]
Nicolas Tourte PARADIGMA
Vernissage le vendredi 13 septembre 2019 de 17h à 21h à L’isolée
17, Chemin des Vieux Arbres – 59491 Villeneuve d’Ascq.
L’exposition est visible du 14 septembre au 12 octobre le mercredi, vendredi et samedi de 15h à 18h30, ainsi que sur rendez-vous :
06.09.96.71.47
labelle.epoque@free.fr
www.galerie-belleepoque.fr
Témoin, 2019 / Installation vidéo
Un projet initié par HYam
Plus d’infos : https://www.hyam.fr
Interstice #14
Avec : Aki Inomata, Alexis Langevin-Tétrault, Bérénice Serra, Christina Kubisch, Christophe Monchalin,
Collectif Manoeuvre, Els Viaene, Fred.h, Guillaume Cousin, Goran Vejvoda & Florence Müller,
Kasper T. Toeplitz, Lydie Jean-Dit-Pannel & Gauthier Tassart, Marc Baron, Mariachi,
Matthieu Martin & Peter Theremin, Myriam Bleau, Nicolas Bernier, Nicolas Tourte, Nils Völker,
Paul Duncombe, Robyn Moody, Ryoichi Kurokawa, Studio Neura, Thomas Ankersmit
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Au nord du futur (installation) au 102 ter Boulevard Leroy – 14000 Caen / France
du 26 avril au 12 mai
de 15h à 19h
tous les jours sauf le lundi
ci-dessus : vue du 102 ter avec l’installation Au nord du futur, 2019
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Au nord du futur (solo show) à la galerie L’Œil Histrion 3 rue Saint-Michel – 14000 Caen / France
du 26 avril au 22 mai
de 15h à 19h
du mercredi au samedi et sur rendez-vous
ci-dessus : vue de la galerie L’Œil Histrion avec du haut vers le bas: Au nord du futur (2018), Eau noire (2015) et Cemetery revolution (2017)
Programme complet d’Interstice #14 en lien ici
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HYam / Hydra / Grèce
Place Makariou
Du 14 juillet au 15 septembre 2019
En alternance avec son prix biennal dédié à la jeune scène d’un pays méditerranéen,
HYam donne carte blanche à un jeune artiste français sur le thème de l’insularité
et produit une œuvre exposée tout l’été dans l’espace public de l’île.
ci-dessous : simulation du projet Témoin, 2019 / Installation vidéo
Communiqué de presse en lien ici